Salut à tous !
Cette critique sera spéciale car elle va concerner deux romans en même temps.
Tout d'abord, "pourquoi deux romans en une seule critique ?" (Je vous entend d'ici dire "feignasse"...)
Et bien tout d'abord il faut le préciser, cela vient d'une impression toute bête : ces deux romans se suivent tellement naturellement que j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un seul récit très découpé qu'à deux œuvres séparées.
En effet, Vulkan est Vivant et Imperium Secundus (respectivement par Nick Kyme et Dan Abnett) sont pour moi totalement indissociables et nous verrons pourquoi un peu plus bas.
Je me dois de préciser avoir lu Imperium Secundus en premier alors qu'il est le second tome, maladresse presque volontaire car disons le, Vulkan est vivant ne me tentait vraiment pas. Mes impressions en auront sans doute été faussées et bizarrement ce n'est pas pour le pire.
Sur ce, entamons les hostilités.
Difficile tout d'abord de parler de l'histoire de deux romans sans totalement gâcher le premier des deux en en révélant trop. Je vais quand-même essayer mais soyez en cela indulgents.
Après le massacre du site d'atterrissage d'Istvan la légion des Salamanders a été réduite à peau de lézard (à défaut de peau de chagrin), et Vulkan est capturé par son frère le plus honni entre tous, l'ignoble Night Haunter, Konrad Kurze, Primarque des Night Lords.
Rongé par sa folie sadique et meurtrière, ce dernier n'a de cesse de torturer Vulkan, tant sur le plan psychologique que physique, tandis que nous suivons en parallèle les pérégrinations d'un groupe de survivants d'Istvan tentant de nuire le plus possible aux traîtres.
Parmi eux, un humain exceptionnel au service de la Cabale, groupe d'aliens œuvrant pour ses propres objectifs, est à la recherche d'un artefact qui pourrait bien s'avérer capable de tuer un primarque.
Pendant ce temps, du côté des traîtres à l'Imperium on observe avec beaucoup plus d'attention la psychée de Kurze, véritable malade mental ayant de quoi inspirer toute une génération de films d'horreur, alors que face aux Salamanders survivants se trouvent un sorcier Word Bearer caricatural et mal fichu ("Bwaaaa je veux plus de pouvoir et je suis hyper ambitieux ! Gaaaa !" vous résumera parfaitement sa personnalité...) ainsi qu'un de ses frères de légion dont le cœur balance entre sa nouvelle allégeance et certains idéaux du passé qui le torturent.
Puis, pour Imperium Secundus (titre original : "The unremembered empire" : bravo les gars, traduire "L'empire oublié" c'était vraiment trop dur pour vous à ce qu'il semble, bande de c***), nous nous retrouvons sur Ultramar auprès du chapitre des Ultramarines et de leur primarque Roboute Guilliman, qui, depuis sa dernière branl... défaite, tente de rassembler dans son empire personnel autant de forces que possible afin de résister aux traîtres tout en préservant les idéaux d'un Imperium peut-être en passe de disparaître.
Seulement voila, un grand nombre de personnages du roman précédent arrivent ici-même afin de poursuivre leurs actions plus ou moins décousues.
Décousues dans le sens où suivre Guilliman, puis son frère Lion El Jonson (oui, parce que c'est aussi la suite d'une nouvelle de l'un des recueils de nouvelles sur l'Hérésie ainsi que de la bataille de Calth, alors pour tout suivre et se rappeler de chaque détail merci bien !), puis la moitié des gus de Vulkan est vivant, ça finit être saoulant.
Pas compliqué, saoulant.
Mais qu'en est-il des qualités intrinsèques aux deux récits ?
Et bien... Plutôt bon je dois dire !
Ho, certes, nous sommes loin d'avoir droit à la crème de la crème mais force est de constater que les deux récits se suivent très naturellement, font preuve d'une cohérence interne certaine, et que s'il y a néanmoins de gros bémols, l'un comme l'autre sont agréables à lire et ne provoquent aucune peine à continuer à tourner les pages.
De nombreux passages s'avèrent habiles, monstrueux et ignobles (et donc excellents dans leur genre) épiques, voire, haletants.
Un bon point incontestable, on ne s'ennuie pas, ou alors peu.
Cette dernière affirmation est moins vraie pour Vulkan est vivant car les aventures de Vulkan auprès de Kurze sont infiniment plus intéressantes que celles de ses fils bloqués dans un conflit relevant de l'escarmouche.
Vulkan est Vivant m'a vraiment réconcilié avec Nick Kyme qui jusqu'à présent m'avais donné l'impression d'être un habitué des naufrages ; Imperium Secundus est un récit correct, ni génial ni mauvais.
Intervient cependant pour moi un défaut ÉNORME : le manque de cohérence avec l'univers interne de Warhammer 40000 et de l'Hérésie en générale.
Sans en dévoiler trop, disons le, ces deux histoires ne se situent nulle part dans les chroniques de l'Hérésie auxquelles les joueurs invétérés et habitués de l'univers sont habituellement confrontés.
Ce sont des AJOUTS à l'histoire de l'Hérésie qui est déjà pourtant énorme et voila pourquoi ça me dérange en quelques points :
- L'histoire de l'Hérésie est largement assez dense et complète sans qu'on ait besoin d'aller inventer des histoires parallèles qui ne font vraiment en rien avancer le shmilblick.
- Ces histoires ajoutées gâchent en grande partie des mystères que l'on ne voulait pas voir résolus ou pose des problématiques de cohérence faramineuses.
Pour les habitués, Vulkan est porté disparu depuis plus de dix mille ans, et le mystère sur sa disparition/mort était en grande partie dans ce qui faisait le charme de ce primarque.
De même, la fin d'Imperium Secundus nous montre un personnage qui sera présent au siège du palais de Terra et qui n'est normalement jamais passé par le système d'Ultramar. Or, les Ultramarines et leur primarque arguent plusieurs fois qu'ils sont bloqués là où ils sont et qu'ils se précipiteraient vers Terra s'ils le pouvaient.
Cela pose plusieurs question quant à la façon dont les autres auteurs vont devoir procéder et je trouve ça dommage d'avoir à se compliquer à la vie en rajoutant du pain sur une série de bouquin si riche qu'elle relève déjà du banquet gaulois.
- "Le siège final du palais de Terra ?" Et ben on y est pas encore putain...
Concernant le charisme des personnages, disons le, c'est très inégal et d'une manière générale chacun devra se faire son avis tout seul, car au moins les protagonistes ne manquent pas.
Les styles littéraires sont de leur côté relativement moyens.
Pas mauvais quoi, sans être transcendants.
L'idée finale c'est que Vulkan est vivant et Imperium Secundus sont des romans lisibles et somme toute pas désagréables mais ils apportent peu à l'univers en terme de conflit général même si on appréciera franchement certaines scènes jouissives de combat impliquant les primarques ou le développement de leur personnalité dont certaines étaient jusque là restées à peine survolées.
Je donne à ce duo la note de 13/20 en espérant que cette critique vous a plu et que les suivantes mettront moins de temps à se développer dans mon cerveau (malade).