[Nouvelle complète] Greed Runner

Une question Razielesque ? ^^

Du temps j'en ai, enfin pas en ce moment justement, mais sinon oui. Le problème, c'est que ma situation ne s'est pas améliorée, elle s'est même dégradée. Je ne vais pas m'étendre publiquement sur le sujet, mais disons que je ne vais pas au mieux.

En ce qui concerne Greed Runner, oui je veux toujours en faire quelque chose de mieux, il y a tant de défauts...

Je voulais fusionner deux générations de fluff, et c'était peut-être un peu ambitieux de poursuivre directement cet objectif. Du coup, avant de concrétiser Greed Runner, je vais me lancer dans un projet de grande ampleur qui sera fondateur.

J'espère qu'il sera convainquant.

Merci, bon courage pour tes propres projets. D'ailleurs, puisque nous parlons écriture, je ne dirais pas non à un œil expérimenté, pour me fournir un avis sur un scénario de ma conception. Si je puis me permettre de demander...

Merci pour ce retour Galdros, content que tu gardes un bon souvenir de ta lecture.

Greed Runner était un projet ambitieux, dont les deux objectifs principaux consistaient à réunir l'historique V3 et V5 des Necrons d'une part, et tenter de montrer la façon bien différente de ces créatures immortelles d'aborder la guerre d'autre part.

En V3, les Necrons n'étaient vus que de l'extérieur, même par les joueurs Necrons eux-mêmes. C'était ce mystère qui disait l'indicible, ils étaient l'incarnation de la Mort sans la rendre plus compréhensible pour autant, seulement plus palpable. J'ai donc intégré des chapitres les abordants d'un point de vue extérieur pour tenter de retrouver cette approche.

Parallèlement, la V5 nous a fait découvrir l'envers du décor, mais assez pauvrement. Si Trazyn pouvait être assez drôle ou Szeras assez insensiblement fou, la majorité des personnages décrits se révélait bien fade et très convenue. Les Necrons n'étaient en fait que des combattants mécanisés, sans profondeur.

Mon travail consistait donc à changer cela, et c'était difficile, plus que je ne le croyais en démarrant cette aventure. Il me fallait montrer des êtres bel et bien vivants mais sans âge. Donner une âme à des créatures qui en étaient dépourvues. Un vrai numéro d'équilibriste, et je suis hélas tombé plusieurs fois.

Le Dynaste, qui est par ailleurs un personnage officiel du codex V5, est la clé de voute de l'histoire. Il est l'incarnation du paradoxe Necron : en vie, mais sans en présenter aucune caractéristique sinon une conscience. Mais une conscience incapable de comprendre le sens caché des émotions est-elle réellement une conscience ?

Au fait de son état, le Dynaste Rakzan essaie de compenser son absence de spontanéité et d'émotivité par un humour simulé. Il s'est donc connecté à des banques de données contenant la culture populaire et y fait allusion dès que possible, établissant des connexions qu'il juge pertinentes sans toutefois savoir si elles sont véritablement drôles. C'est pourquoi il est un personnage à ce point décalé, fou tout en étant parfaitement sensé, car incapable de réellement ressentir. Il est fou non pas d'un point de vu logique, mais d'un point de vu émotif.

Créer Rakzan était compliqué, c'était un peu comme tenter de réécrire le Joker, et je ne suis pas Bob Kane. Mais je crois que c'est dans cette direction qu'il faut creuser, si l'on veut réellement saisir l'esprit des Necrons vus de l'intérieur. Un peu comme Dracula qui ne peut aimer car il ne sait que prendre, et qui se plonge dans l'animalité pour tenter d'en dégager de l'amour, alors qu'il ne s'agit que de passion dévorante et aliénante. Comme le célèbre comte, les Necrons sont des sociopathes.

Quant à l'enseignement du Greed Runner, ses errements sont justement ce qui le distingue. Tous, du chef Ork le plus primaire jusqu'à l'Eldar le plus précieux, en passant par le Space Marine ou le Tétrarque, tous sont persuadés d'avoir la raison pour eux, et que la force gouverne l'univers. Cette avidité pour le pouvoir et cet égo démesuré, le Greed Runner les combat. Il annihile donc la force de ses cibles sans les tuer, simplement pour les réduire à l'impuissance et les confronter à l'absurdité de la vie guerrière où l'échec n'a pas sa place. En vie mais inutiles, les guerriers doivent faire face à l'immensité de l'univers et du non-sens qui les habite, relativisant ainsi la "raison du plus fort" qui a dicté leur vie jusque-là.

J'ai courru plusieurs lièvres, et je n'ai pu que les effleurer. J'espère faire mieux la prochaine fois.